Histoire

L'ACPAP a vu le jour au début des années 1970, alors qu'elle était connue sous le nom de Comité des écoles et des programmes d'administration publique (CSPPA). À cette époque, la plupart des programmes universitaires canadiens en administration publique en étaient aux premiers stades de leur développement.

Comité des écoles et programmes d'administration publique (CEPAP)

L'ACPAP a vu le jour au début des années 1970, alors qu'elle était connue sous le nom de Comité des écoles et des programmes d'administration publique (CEPAP). À cette époque, la plupart des programmes universitaires canadiens en administration publique en étaient aux premiers stades de leur développement. À l'exception de l'École nationale d'administration publique, ils comptaient relativement peu d'inscriptions et peu de professeurs. Néanmoins, ces écoles et ces programmes se considéraient comme faisant partie d'une vague de développement dans le secteur public canadien et ils étaient impatients d'y jouer un rôle important.

Deux raisons principales ont motivé la création de l'ACPAP. Premièrement, plusieurs des responsables de programmes universitaires en administration publique estimaient qu'ils devaient échanger des idées et des informations sur leurs programmes, l'élaboration des programmes d'études et le placement des diplômés. Deuxièmement, ils croyaient aussi que les programmes, particulièrement ceux qui offrent la maîtrise, devraient coordonner leurs relations avec le gouvernement fédéral. Bien que la plupart des programmes aient établi des liens efficaces avec les gouvernements de leurs provinces respectives, la plupart d'entre eux éprouvent des frustrations dans leurs rapports avec Ottawa. La Commission de la fonction publique fédérale et le Conseil du Trésor, pour leur part, étaient déconcertés par la diversité des points de vue sur l'administration publique émanant des écoles rivales et par les propositions souvent contradictoires qu'elles faisaient en matière de recrutement, de formation, etc. À la suggestion de Donald Gow (Queen's) et de Paul Pross (Dalhousie), des représentants des programmes se sont réunis à Toronto et ont convenu de créer, sous l'égide de l'IAPC, le Comité des écoles et des programmes d'administration publique.

Grâce à une série de réunions, le comité a pu améliorer ses relations avec le président de la Commission de la fonction publique, le secrétaire du Conseil du Trésor et le greffier du Conseil privé. Ces séances ont permis aux universitaires de mieux comprendre les besoins en personnel de la fonction publique fédérale et leur ont donné l'occasion de faire pression pour faire reconnaître le MAP comme une qualification particulièrement pertinente pour l'emploi dans la fonction publique.

Le Comité a également été utile pour aborder les problèmes créés par l'absence d'un programme d'études standard dans le MAP, ou l'AP (Administration publique) comme il était désigné dans certaines universités. Les gouvernements voulaient que les diplômés du MAP soient des gestionnaires compétents, plutôt que des spécialistes des politiques et des institutions issus des anciens programmes d'administration publique. Plusieurs universités ont répondu à ce mouvement précoce vers la nouvelle gestion publique en créant une première année commune dans leurs programmes MBA et MAP. D'autres ont fait valoir que l'administration publique avait un milieu organisationnel qui lui était propre et qui découlait du rôle particulier de l'État, et que les programmes de carrière dans ce domaine devaient donc suivre un programme d'études qui abordait les questions de gestion du point de vue du secteur public.

Ces points de vue divergents ont conduit à une variété considérable des programmes offerts par les écoles canadiennes. Certaines continuent de combiner les programmes de MAP et de MBA, d'autres tentent d'offrir de solides études de gestion dans une perspective de secteur public, d'autres encore se concentrent sur l'aspect politique du domaine. Une telle diversité est souvent frustrante pour les employeurs, les étudiants et, bien sûr, pour les membres du corps enseignant qui aimeraient que le diplôme de MAP soit plus largement reconnu. D'un autre côté, la grande variété de postes offerts aux diplômés à divers niveaux du gouvernement, dans des organisations non gouvernementales et à l'interface entre les secteurs public et privé justifie probablement la résistance des programmes rivaux à la normalisation.

Association des programmes d'études supérieures en administration publique (APESAP)

Au début des années 1980, une organisation distincte, l'Association des programmes d'études supérieures en administration publique (APESAP), composée des directeurs des diverses écoles d'études supérieures en administration publique, a vu le jour. La principale préoccupation des programmes d'études supérieures était que la CSPPA n'était pas en mesure de fournir le soutien institutionnel nécessaire à la formation professionnelle en administration publique. Ils pensaient, avec une certaine justification, que ceux qui enseignaient l'administration publique au niveau du premier cycle étaient moins intéressés par la formation et le développement professionnels.

L'idée derrière l'APESAP était de créer une organisation qui aurait une relation plus formelle entre les programmes d'études supérieures en administration publique et les agences fédérales particulièrement concernées par la gestion. Cette relation faciliterait (1) le flux d'informations vers les écoles professionnelles concernant les changements dans les pratiques de gestion, (2) l'établissement d'échanges entre les écoles et les agences fédérales, et (3) la reconnaissance des qualifications professionnelles détenues par les diplômés des programmes d'administration publique. L'APESAP a réussi à atteindre son premier objectif en persuadant la présidente de la Commission de la fonction publique de l'époque, Madame Huguette Labelle, d'organiser une rencontre annuelle entre les universitaires et les hauts fonctionnaires dans les installations de formation du gouvernement à Ottawa.

À d'autres égards, cependant, l'expérience de l'APESAP a échoué. Il est devenu évident qu'il y avait trop peu de programmes d'études supérieures et que leurs ressources étaient trop limitées pour permettre une indépendance totale, surtout si cette indépendance n'avait pas le soutien de l'IAPC, avec son influence dans les cercles gouvernementaux, et des écoles d'administration publique elles-mêmes.

Naissance de l'ACPAP

Finalement, des discussions entre l'ECPAP et l'AGPPA ont mené à la création de l'ACPAP, qui a été lancée en août 1987. Cette nouvelle organisation reconnaissait la diversité des possibilités de formation en administration publique.

Au cours de ses premières années, l'ACPAP a pu se prévaloir des réalisations importantes suivantes :

  • Elle a organisé une mini-conférence sur l'enseignement de l'administration publique qui a coïncidé avec son AGA au début de la conférence annuelle de l'IAPC à la fin du mois d'août. Cette mini-conférence a été un lieu important pour la diffusion de nouvelles techniques d'enseignement ainsi que pour les moyens d'intégrer de nouvelles matières dans le programme d'études en administration publique. Les sujets abordés lors de ces mini-conférences ont porté sur l'enseignement du droit en administration publique, l'enseignement de la gestion des ressources humaines, l'utilisation de la technologie, l'approche par cas, l'enseignement de l'administration publique provinciale, l'enseignement de la recherche à l'aide de documents publics, le postmodernisme et la valeur de la théorie par rapport à la pratique.
  • Elle a travaillé avec le Centre canadien de gestion (maintenant École de la fonction publique canadienne) pour mettre en place un séminaire annuel destiné aux professeurs d'université, au cours duquel des hauts fonctionnaires mettent en lumière les développements actuels en matière de gestion et de politique du gouvernement fédéral. Les séminaires annuels, qui ont lieu au début du mois de mai, jouent un rôle essentiel dans l'amélioration de la qualité de l'enseignement de l'administration publique en permettant aux professeurs de se tenir au courant des derniers développements. Ces séminaires sont devenus un élément important de l'année de l'EFPC, coïncidant avec la remise du John Manion lecture.
  • Elle est devenue la présence universitaire de l'Institut d'administration publique du Canada et a établi une relation étroite avec lui. Cela est rendu explicite par la tenue de l'AGA de l'ACPAP lors de la conférence annuelle de l'IAPC et par le fait que le président de l'ACPAP est membre d'office du conseil d'administration et du comité de la recherche et des pratiques professionnelles de l'IAPC.
  • Il a mis au point un concours annuel de dissertations d'étudiants, dans le cadre duquel les programmes désignent les meilleures dissertations d'étudiants de premier et de deuxième cycle, et un jury choisit les lauréats des prix nationaux.
  • Il a publié un répertoire des programmes d'administration publique et un catalogue des grandes lignes des cours d'administration publique.

Malgré les efforts qu'elle a déployés dans les années 1980 et 1990, l'ACPAP a dû faire face à un environnement difficile. En raison de déficits persistants, les services publics de tout le Canada réduisaient leurs effectifs au moyen de programmes de remplacement volontaire, de mises à pied occasionnelles et de gels d'embauche. Cela a réduit la demande de diplômés en administration publique et remis en question la raison d'être des programmes professionnels. De plus, l'ascension des gouvernements conservateurs reflète la méfiance du public à l'égard des grands gouvernements, de la bureaucratie et des fonctionnaires et, à l'inverse, la glorification du secteur des affaires.

Dans le contexte universitaire, les racines les plus profondes de l'administration publique se trouvaient dans la science politique, car de nombreux spécialistes de l'administration publique avaient obtenu leur diplôme en science politique et considéraient l'administration publique comme une sous-discipline de la science politique. Les départements de sciences politiques considéraient toutefois une variété d'autres sous-disciplines, par exemple le choix rationnel, les études électorales, les études politiques, le genre et la classe, comme étant à la pointe du domaine. Par conséquent, lorsque les chercheurs en administration publique prenaient leur retraite, leurs postes étaient souvent occupés par de nouveaux docteurs dans ces autres sous-disciplines.

Un deuxième contexte académique pour l'administration publique était les écoles de gestion, ou de commerce. Sur le plan intellectuel, l'affiliation des chercheurs en administration publique aux sciences politiques les rendait anormaux dans les facultés dominées par les disciplines de gestion (finance, marketing, comportement organisationnel, stratégie, etc.) La faiblesse du marché de l'emploi dans l'administration publique et la faible estime du secteur public ont naturellement suscité un intérêt beaucoup plus marqué des étudiants pour l'administration des affaires que pour les cours d'administration publique. Dans certains cas, les écoles de gestion ont choisi de réduire ou d'abandonner leurs filières de gestion publique, et de se redéfinir plus étroitement comme des écoles de commerce.

Les universitaires de l'administration publique, ainsi que les hauts fonctionnaires, se sont inquiétés du fait que la communauté universitaire de l'administration publique se réduisait et vieillissait. Heureusement, à la fin des années 1990 et au début de la présente décennie, l'environnement a commencé à s'améliorer. Les gouvernements avaient commencé à rétablir l'équilibre fiscal, et avaient donc les moyens de reprendre l'embauche. Le gel de l'embauche dans les années 1990 signifiait que la fonction publique elle-même vieillissait. L'embauche était donc une nécessité pour créer un cadre de direction viable qui serait en place lorsque la génération du baby-boom prendrait sa retraite. Divers événements externes, allant des attentats du 11 septembre à une vague de scandales liés à la gouvernance d'entreprise, ont conduit à une réévaluation de la société de l'image des entreprises et des gouvernements. Le greffier du Conseil privé Jocelyne Bourgon a lancé son initiative La Relève pour revitaliser la fonction publique en 1997 ; lorsqu'elle est devenue présidente du Centre canadien de gestion en 1999, elle a constaté la nécessité d'une initiative similaire pour revitaliser le milieu universitaire de l'administration publique du Canada.

Les universités canadiennes ont également reconnu que l'enseignement de l'administration publique ou de la politique publique est désormais un domaine en pleine croissance, et de nouvelles écoles ont été créées au cours des dernières années à l'Université Simon Fraser, à l'Université de Calgary, à l'Université de Regina et à l'Université de la Saskatchewan, à l'Université de Waterloo, à l'Université York (aux collèges Glendon et Atkinson), à l'Université de Toronto, à l'Université Ryerson et à l'Université d'Ottawa. L'établissement de nouveaux programmes et l'augmentation de l'embauche dans les programmes existants signifient qu'il existe maintenant un marché du travail universitaire actif dans le domaine. Certains d'entre eux sont des diplômés des programmes d'administration publique canadienne, d'autres proviennent d'autres disciplines et d'autres universités.

L'ACPAP a pris plusieurs mesures importantes pour faire partie de cette revitalisation de la communauté universitaire en administration publique.

L'ACPAP entretient une relation de longue date avec le Centre canadien de gestion, qui a été généreux en matière d'accès et de ressources. Le CCG et l'ACPAP ont déjà tenu un symposium annuel, à l'automne à Ottawa, où les directeurs des programmes membres de l'ACPAP rencontrent des hauts fonctionnaires pour mieux comprendre les programmes d'apprentissage de chacun. Le CCG a mis en place un programme de champions des sous-ministres, désignant un sous-ministre champion pour chaque école, maintenant étendu à chaque université. Le CCG a également mis sur pied un programme de fonctionnaires en résidence, afin d'augmenter le nombre de fonctionnaires disponibles pour les écoles membres de l'ACPAP pour des visites d'un ou deux semestres.

L'ACPAP met l'accent sur la prise de décision fondée sur des données probantes, et le CCG a fourni les ressources nécessaires pour soutenir une grande variété d'études sur des questions importantes pour la communauté universitaire. Les premières études ont porté sur le tronc commun des programmes de maîtrise, l'accréditation (dont il est question plus loin) et l'efficacité des initiatives gouvernementales visant à recruter des diplômés en MAP. Le CCG soutient les études suivantes :

  • Un suivi de l'étude initiale du programme d'études du MPA, afin d'englober à la fois les nouvelles écoles qui ont été créées et le programme d'études à option et le programme de base.
  • Une étude du marché des diplômés des programmes de maîtrise
  • Une étude de l'enseignement du doctorat en administration publique au Canada, y compris la faisabilité d'établir un programme de doctorat en réseau.
  • Une étude de l'état de l'enseignement de l'administration publique au niveau du premier cycle universitaire
  • Une étude de l'état de l'enseignement de l'administration publique dans les collèges
  • Une étude des rôles actuels et potentiels des professeurs d'administration publique dans les projets de développement international en administration publique et dans l'éducation des fonctionnaires d'autres pays.
  • Une étude qui a conduit à la création de l'Atlas de politique et d'administration publiques, administré par l'École de politique publique de l'Université de Toronto.

L'ACPAP a également commencé à envisager sérieusement l'accréditation des programmes de niveau master. La raison d'être d'un système d'accréditation fondé sur la mission était qu'il offrirait une plus grande transparence aux étudiants, conduirait à l'amélioration de la qualité et au partage des meilleures pratiques entre les écoles, et augmenterait la visibilité et le professionnalisme du domaine. Sous la direction de l'ACPAP, l'accréditation des écoles canadiennes serait basée au Canada. Quatre études de fond, toutes affichées sur la page d'accréditation du site Web de l'ACPAP, ont été entreprises. Après 18 mois d'études et de discussions, un vote en ligne des membres de l'ACPAP a eu lieu du 27 au 29 mars 2006, et l'agrément a été accepté avec 17 voix pour, une voix contre et trois abstentions. Un conseil d'accréditation indépendant a été créé.

En partenariat avec l'IAPC, le concours de dissertation des étudiants a été transformé en un système de prix nationaux pour les étudiants et de prix pour le leadership éclairé. Chaque école participante décerne des prix à ses meilleurs étudiants. Les lauréats des prix pour étudiants font des présentations d'affiches lors de la conférence annuelle de l'IAPC, et les trois meilleurs d'entre eux reçoivent les Thought Leadership Awards de l'IAPC. Le nouveau système de prix associe la reconnaissance des étudiants les plus prometteurs à leur participation à la conférence de l'IAPC.

Enfin, l'ACPAP a pris un certain nombre d'initiatives de développement organisationnel pour améliorer le professionnalisme et la continuité de ses propres opérations.

  • Un amendement constitutionnel a fait passer le mandat de la présidence d'un an à deux ans, avec un maximum de deux mandats consécutifs, et a clarifié la composition du conseil d'administration et les membres votants de l'ACPAP.
  • Des sites web ont été développés et sont maintenus dans les deux langues officielles, mettant en évidence les nouvelles, les liens vers tous les programmes d'administration publique, les informations sur l'accréditation et les informations sur les étudiants canadiens qui obtiennent un doctorat en administration publique et les postes de professeurs disponibles.
  • Les cotisations ont été augmentées à 500 $ par an pour les programmes comportant une composante diplômée et à 250 $ pour tous les autres programmes.
  • Une conférence nationale sur la gestion publique a été mise en place en 2012. Il s'agit d'un développement important qui continue d'attirer une grande partie de la communauté de l'administration publique et des doctorants.
  • Le concours national de cas a été lancé en 2011 et s'est avéré être une autre entreprise extrêmement réussie. Il s'agit d'un élément clé pour rassembler les étudiants MAP de tout le pays et développer un sentiment de communauté.

LACPAP a fait de grands progrès au fil des ans et continue de travailler avec toutes les écoles d'administration publique pour faire avancer leurs intérêts communs. L'ACPAP joue maintenant un rôle majeur dans la revitalisation de l'enseignement et des bourses d'études en administration publique au Canada.

Auteurs: Paul Pross, Ken Rasmussen et Sandford Borins

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